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Entre Mont et Merveille...
Préambule:
Chef d’œuvre du patrimoine de l’humanité, le Mont-Saint-Michel est aujourd’hui le site touristique de province le plus visité de France. Chaque année, 2,5 millions de visiteurs viennent du monde entier pour l’admirer. Le rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel est une opération à vocation durable. Initiée en 1995 pour les études et débutée en 2005 pour les travaux, elle s’achèvera en 2015. Elle participe d’une grande ambition : restaurer profondément le paysage qui sert d’écrin à l’un des hauts lieux de l’humanité et renouveler l’approche du site, dans l’esprit des traversées.
Opération d'aménagement durable:
Le Mont-Saint-Michel est érigé dans une baie aux paysages et aux écosystèmes remarquables. Ce site, d’une rare beauté, est consacré par une double inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco (1979). Cette dimension exceptionnelle fonde sa renommée internationale. La prouesse architecturale et l’exceptionnelle harmonie avec la baie, voulue par ses fondateurs, sont intemporelles.
Ce chef-d’œuvre est aujourd’hui menacé. Au fil des siècles et des interventions humaines, la sédimentation s’est accentuée autour du Mont : poldérisation, réalisation de la digue-route, construction du barrage équipé de portes-à-flot… Petit à petit, la mer recule, terre et prés salés progressent. Un parking de quinze hectares au pied des remparts dénature le paysage maritime depuis plus de 50 ans.
Les hommes d’hier ont sans doute contribué à accélérer le phénomène d’ensablement naturel. Mais ceux d’aujourd’hui ont décidé d’utiliser la puissance naturelle de la marée pour y remédier. Pour que ce trésor de l’humanité reste un monument désiré et préservé pour les générations à venir, l’Europe, l’Etat et les collectivités normandes et bretonnes ont décidé d’agir ensemble.
Redonner au Mont sa part de marées :
Les experts internationaux sont formels. À l’horizon 2040, si rien n’est entrepris, le Mont-Saint-Michel s’ensablera irrémédiablement et sera entouré de prés salés. Cette transformation bouleversera de façon irréversible l’esprit du lieu voulu par les bâtisseurs de l’abbaye.
Pour éviter cela, un nouveau barrage utilise depuis 2009 la force des eaux mêlées de la marée et du fleuve. Les résultats sont déjà perceptibles autour du Mont et confirmés par des mesures scientifiques régulières. Le curage du lit du Couesnon et la remise en eau de l’anse de Moidrey viendront augmenter la capacité hydraulique du fleuve et la puissance des chasses régulées.
Cette reconquête des grèves imposera également en 2014/2015 de restituer à la nature les 15 hectares du parking maritime actuel mais aussi la digue-route qui relie l’îlot rocheux au continent et bloque les courants de marée depuis plus de 130 ans.
Grâce aux eaux de la marée et du Couesnon, les sédiments seront chassés au large. Le Mont retrouvera sa dimension maritime pour longtemps.
Une réalisation en 6 étapes :
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2009 > La construction du barrage sur le Couesnon, officiellement lancée par le Premier ministre en juin 2006, est achevée. Cet ouvrage, pierre angulaire du volet hydraulique du projet, a commencé son travail de désensablement des abords du rocher depuis mai 2009. La délégation de service public pour le stationnement et le transport des visiteurs a également été attribuée au début de l’automne 2009.
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2010-2011 > Ces années marquent le démarrage des ouvrages d'accueil (parc de stationnement paysager, bâtiments d’accueil et de services) et d’accès au Mont (pont-passerelle et digue-route à partir de 2011) permettant de renouveler totalement l’approche du rocher. C’est aussi le début des aménagements hydrauliques à l’amont et à l’aval du barrage (2011-2015) qui redonneront au Couesnon sa capacité hydraulique pour déplacer les sédiments loin du rocher.
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2012 > Le nouveau parc de stationnement sur le continent et les navettes de transport public sont mis en service pour amener les visiteurs au Mont.
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2014 > Le pont-passerelle est ouvert aux visiteurs, piétons et navettes mais aussi à la logistique (hors période de fréquentation importante) et aux services de sécurité permanente du Mont.
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2015 > Plus symboliquement encore, l’opération s’achève par la destruction de la digue-route plus que centenaire (1879) qui mène les visiteurs du continent au Mont. Les ouvrages concourant à rétablir le caractère maritime du Mont-Saint-Michel sont alors totalement réalisés. Il faudra encore quelques années pour que se forme un large espace de grèves autour du rocher et que le Mont retrouve la plénitude de son paysage maritime pour longtemps.
Pendant les travaux, le Mont-Saint-Michel reste accessible à ses visiteurs.
Une information sur les « grands travaux » et un guidage des piétons seront en place sur le site dès 2011.
Pourquoi un nouveau barrage ?
Contrairement à l’ancien barrage construite entre 1966 et 1969, le nouvel ouvrage, réalisé entre 2006 et 2009, est réversible : il s’ouvre pour laisser l’eau de mer remonter le fleuve afin de produire des lâchers d’eau à marée descendante.
Ses huit vannes-secteur s’actionnent au gré des remplissages et des chasses.
Le barrage régule les eaux du Couesnon et de la mer deux fois par jour au rythme des marées.
Les lâchers d’eau sont progressifs afin de permettre au Couesnon de repousser les sédiments au plus loin dans la baie.
Grâce aux forces conjuguées de la mer, du Couesnon et du nouveau barrage, les sédiments seront chassés au large du Mont. Après la mise en fonction de l’ouvrage et de chasses progressives, il faudra plusieurs années, marée après marée, pour déblayer les millions de mètres cube de sédiments accumulés et abaisser progressivement le niveau des grèves.
L’originalité de ce barrage réside dans son mode de fonctionnement. Les vannes peuvent fonctionner dans les deux sens, lorsque l’eau s’écoule de l’amont vers l’aval et inversement, selon les conditions de marées et le débit du fleuve.
Maîtrise d'oeuvre : BRL ingénierie - Luc Weizmann Architecte - SPRETEC - ANTEA - Bertrand Lanctuit, paysagiste.
Pour plus d'informations sur cet ouvrage, téléchargez le dépliant de présentation du nouveau barrage sur le Couesnon.
Un futur éco-responsable:
A site exceptionnel, moyens exceptionnels... Le rétablissement maritime du site du Mont Saint Michel va s'accompagner de la mise en service de nouveaux modes de transport. Le syndicat mixte de la Baie du Mont Saint Michel a décidé, en association avec Veolia, de mettre en service des hippomobiles qui assureront le transport des visiteurs des parkings jusqu'au Mont par la digue route.
Une quarantaine de chevaux de trait - des Percherons, des Cob Normands et des Postiers bretons - seront chargés de cette mission dès la saison touristique 2012. Leur entraînement a déjà commencé. Nobert Coulon, éleveur, a été chargé de l'entraînement et de l'écurie.
Veolia assurera sa mission de délégataire pour une durée de 13 ans, dont 3 ans de construction, selon un cahier des charges volontariste et qualitatif. Après de nombreuses réunions de travail avec les quatre candidats concurrents, la négociation engagée depuis février 2009 trouve donc son aboutissement.
Cette décision permet au Syndicat Mixte d’ouvrir une nouvelle page dans la poursuite de l’opération au moment où le barrage commence son travail de désensablement : celle du profond renouvellement de l’approche du site.
Par cette décision, l'objectif 2015 d'achèvement des travaux de rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel devrait être atteint pour offrir aux visiteurs un site conforme à son classement au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Un programme de réaménagement paysager de la Caserne et de création de cheminements spécifiques incitant à la découverte piétonne va accompagner la délégation de service public.
Plusieurs critères majeurs ont guidé le choix du Syndicat Mixte :
- rendre le Mont-Saint-Michel accessible au plus grand nombre par des prix attractifs et par des équipements qui facilitent l’accès des personnes à mobilité réduite,
- la nécessité impérieuse d’offrir une desserte de qualité à la hauteur de la renommée du site, diversifiée selon les besoins et la fréquentation.
Les grandes lignes :
fin 2011 / début 2012, l’accès au Mont-Saint-Michel se fera depuis la Caserne par :
- des navettes routières sur pneumatiques, au carburant norme Euro V, réversibles et gratuites. Elles sont aménagées et dessinées spécifiquement pour le Mont-Saint-Michel, offrant de larges ouvertures vitrées sur le paysage(5 navettes gratuites de 100 places, de 8h à 1h du matin, départ toutes les 3 minutes 30 à tous les quarts d’heure selon la saison),
- des navettes à traction hippomobile "maringote" sur pneus, payantes (6 à 8 véhicules hippomobiles, de 50 places, de 10h à 20h ou de 11h à 17h, départ toutes les 5 minutes ou tous les quarts d’heure selon la saison, 6,50 € l’aller-retour par personne / 3,25 € pour les moins de 14 ans).
- à pied depuis le parc de stationnement paysager et via des cheminements arborés et aménagés, valorisant le nouveau barrage, les cheminements existants (GR) ou à venir (voie verte)
- des navettes gratuites de plus petite capacité (bus de 20 places) seront réservées aux Montois, résidents ou salariés, et aux personnes à mobilité réduite depuis le parc de stationnement jusqu’au pied des remparts. Elles fonctionneront toute l’année à la demande, 24h sur 24h.
A noter qu'il sera impossible de se déplacer en vélo au pied de la Merveille faute d'aménagement sur place. Les cyclistes devront déposer leurs vélos au parking et emprunter les navettes ou marcher.
Les emplacements des terminus seront situés l'un près du nouveau barrage et distant de 650m du futur parking et l'autre à 350m de la Merveille. Ces emplacements ne font pas l'unanimité. La association des amis du Mont-Saint-Michel critique l'éloignement trop important du parking pour embarquer dans les navettes.
Le parking en question qui sera construit au sud de la Caserne accueillera 4200 places, dont 200 places pour les 2 roues. Les tarifs de stationnements seront les suivants : 8,5 € par voiture (5€ à compter du 1 janvier 2009), 55 € par autocar privé, 12,5 € par camping-car et 3,5 € par moto.
Les travaux du pont-passerelle, qui se substituera à l'actuelle digue-route, devrait débuter à l'automne 2010 pour une durée de 36 mois, pour une mise en service en 2014.
Jusqu'à cette date, les navettes utiliseront la digue-route qui sera complètement détruite à l'issue.
En résumé:
Dès 2012, un nouvel accueil et de nouveaux parcours de découverte pour retrouver l'esprit d'une traversée...
La découverte commence depuis le parc de stationnement, placé en retrait du Mont (2,5 km) sur le continent. Planté de 45 000 arbres et arbustes, il propose comme aujourd’hui plus de 4 000 places de stationnement et de nouveaux services d'accueil et d'informations.
Une fois leur véhicule déposé, les visiteurs sont ainsi guidés au Centre d’Informations Touristiques, puis vers des cheminements piétonniers ouvrant des perspectives sur les paysages avoisinants et la célèbre silhouette du Mont et de l’abbaye. Tous rejoignent le barrage et la place des navettes, situés à 750 mètres. À pied, à cheval ou en navettes, les visiteurs empruntent ensuite la digue-route, conservée jusqu’à la mise en service du nouveau pont-passerelle pour accéder au Mont (en 2014).
Maîtrise d'oeuvre des Espaces publics et du Centre d’informations :
Cabinet HYL, paysagistes et urbanistes (P. Hannetel - A. Yver - C. Laforge) - Bruno Mader Architecte - Bureau d’études SOGETI - COSIL, Éclairage.
Délégation de service public pour la constrcution et la gestion du Parc de stationnement et des navettes :
Veolia Transport Mont-Saint-Michel (mandataire) - Alfred Peter - Artefact - Colas - Quille - Contrac -
Le pont-passerelle : une « jetée » vers le Mont toute en légèreté et élégance
À partir de 2014, le cheminement se poursuivra sur un nouvel itinéraire entre le continent et le rocher : une nouvelle digue sur les herbus (1085 mètres) prolongée par un pont-passerelle (760 mètres) qui viendra se poser, au bout de cette traversée, sur un terre-plein au pied des remparts surmonté d’un gué (120 mètres).
Ces ouvrages ont été conçus pour être les plus discrets possibles dans le paysage. Digue et pont-passerelle réservent de larges espaces pour les piétons et une partie centrale dédiée aux navettes et aux véhicules de services. Les parkings, déplacés sur le continent, libèreront 15 hectares de grèves. Il sera désormais possible de prendre le temps d’apprécier le spectacle de la nature sur ces espaces reconquis.
L’ultime étape : un gué submersible pour que le Mont redevienne île
Une cale descendant en pente douce mènera les visiteurs du pont-passerelle à un terre-plein surmonté d’un gué submersible. Il permettra de passer les 120 derniers mètres séparant le pont-passerelle de la porte de l’Avancée (entrée principale du Mont).
Le gué sera recouvert par la marée quelques jours par an, pendant une à deux heures, lors de coefficients exceptionnels supérieurs à 110. Le Mont redeviendra alors une île, au milieu de son écrin d’eau.
Maîtrise d'oeuvre des ouvrages d'accès :
Dietmar Feichtinger Architectes, BET Schlaich, Bergermann & Partner, Stuttgart.
Un nouveau barrage pour le Couesnon
Mis en service en 2009, ce barrage va peu à peu redonner au fleuve suffisamment de force pour chasser les sédiments vers le large et abaisser le niveau des grèves. À chaque marée, il profite de la marée montante pour stocker un volume d'eau conséquent à l'arrière des vannes, avant de libérer cette masse d'eau de manière progressive à la fin de la marée descendante. Les premiers effets de ses chasses d’eau régulées, dirigées vers les abords du Mont, sont déjà perceptibles et mesurés scientifiquement.
À l’horizon 2025, le Couesnon aura reformé un large estuaire en relation directe avec la Manche. Le Mont aura retrouvé son paysage maritime et le conservera pour longtemps.
Contempler le Mont et sa baie
Au-delà de sa fonction hydraulique, le barrage se fond dans le paysage. Il est une nouvelle étape sur le parcours d’approche du Mont-Saint-Michel, comme ouvrage d’art au traitement architectural soigné et lieu d’accueil du public. Il offre au visiteur le temps de la découverte avant de rejoindre le village et l’abbaye.
Maîtrise d'oeuvre : BRL ingénierie - Luc Weizmann Architecte - SPRETEC - ANTEA - Bertrand Lanctuit, Paysagiste.
Aménagements hydrauliques : aider le Couesnon dans son lent travail d'érosion
Longtemps barré par les portes à flot du premier barrage construit entre 1966 et 1969, le lit du Couesnon ne joue plus son rôle de bassin de stockage naturel de la marée : la capacité de chasse du fleuve en est réduite. Le fleuve serpente faiblement au milieu des sédiments et de la végétation. Les dépôts de sédiments dans son lit et à l’aval du barrage trahissent sa perte progressive de puissance hydraulique.
Les aménagements prévus à l'amont et à l'aval du barrage vont aider ce dernier à agir plus efficacement pour redonner au Couesnon la force d’emporter au loin du Mont les sédiments et d’entretenir un environnement naturel de grèves maritimes autour du Mont.
Une fois son lit nettoyé, le canal du Couesnon, associé à la réserve hydraulique de l’anse de Moidrey, pourra stocker jusqu’à 1 700 000 m3 d’eau. Ce volume utile aux chasses sera apporté par les entrées d’eau de mer et le débit naturel du fleuve.
Maîtrise d'oeuvre : BET Antéa - BRL ingénierie
En Pratique:
Visites guidées du nouveau barrage sur le Couesnon
Mis en service en mai 2009,le barrage sur le Couesnon, par sa régulation des eaux, redonne au fleuve suffisamment de force pour chasser les sédiments vers le large, loin du Mont.
Au-delà de sa fonction hydraulique, le barrage se fond dans le nouveau parcours d’approche du Mont-Saint-Michel comme ouvrage d’art et d’accueil du public. Il s’inscrit dans la philosophie du projet visant à valoriser au mieux le site, en offrant au visiteur le temps de la découverte avant de rejoindre le village et l’Abbaye.
Groupement de maîtrise d’oeuvre
BRLi Luc Weizmann Architecte - SPRETEC ANTEA - Bertrand Lanctuit
Le guide fait découvrir au public les multiples facettes du barrage, ouvrage hydraulique et ouvrage d’art.
Horaires :
16h les samedis et dimanches d’avril à juin et de septembre à novembre.
15h et 17h tous les jours en juillet et août.
Visites gratuites. Durée : 1h.
Inscription et rendez-vous : Pavillon d’information.
Pour toute demande d'informations complémentaires, vous pouvez contacter le Syndicat Mixte au 02 33 89 01 01 ou par courriel
Voir également :
> Le dossier sur le réaménagement du site du Mont Saint Michel
Visite guidée du Mont en Vidéo: